Comment retrouver sa libido de femme ? Stimulants, boosters et traitements

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C’est quoi la libido de la femme et comment varie-t-elle ?

Si la médecine s’est beaucoup penchée sur les troubles sexuels masculins, elle a plus de mal à circonscrire et à donner une définition claire des troubles liés à la libido féminine. La recherche est moins prépondérante sur le sujet et beaucoup se demandent encore "c'est quoi la libido ?".

Les estimations stipulent que près de 37 à 43 % des individus de type féminin pourraient être touchés. C'est ce qu'explique le chercheur Rossin, "Les études retrouvent une prévalence de problèmes sexuels féminins de 43 % or la sexualité reste une donnée majeure de la qualité de vie et ce à tout âge." [1]

Le manque de précision de ces chiffres découle de la difficulté à déterminer les critères nécessaires à l’évaluation de la libido féminine et de sa baisse, notamment lorsque l’on pense à la souffrance qu’elle peut engendrer sur le plan psychologique. Pourtant, il a été observé que les troubles féminins (et une perte marquée de la libido) pouvaient émerger sous certaines conditions : lors de la ménopause par exemple, mais aussi en cas de maladies neurologiques, lorsque la femme est atteinte d’endométriose, après avoir été enceinte et après un accouchement (post-partum), en cas de présence de maladies ou d’inflammations chroniques…

Les troubles liés à la libido féminine sont en réalité plutôt courants et ils pourraient concerner près de 10 % voire 15 % des femmes. L’âge des femmes constitue un élément souvent révélateur :

Age
Incidence
Avant 30 ans
Une femme sur 100 touchée
Entre 30 ans et 60 ans
Une femme sur 3 touchée

On observe souvent une chute plus marquée [1] entre 40 ans et 50 ans.

La complexe définition de la libido de la femme

Les spécialistes ne savent pas encore bien la définir [2] et clairement pointer tous les facteurs qui jouent un rôle déterminant dans celle-ci. Surtout, il reste compliquer de définir ce qui relève de l'état de santé physique de la femme et de son état de santé psychologique. Néanmoins, ces facteurs peuvent faire l’objet d’un classement en 2 catégories particulières :

  • les facteurs dits "neurobiologiques", en lien avec les hormones présentes chez la femme (comme la progestérone, les œstrogènes, la testostérone, la prolactine, la dopamine, la sérotonine, l’ocytocine ou la noradrénaline) qui recouvrent donc les facteurs influant sur les hormones (la prise de la pilule ou le moment du cycle) ou la présence d’une affection spécifique (en lien avec la thyroïde par exemple) ;
  • les facteurs dits "psycho-affectifs", liés au contexte personnel ou interpersonnel.

Un équilibre spécifique de différents facteurs

Plus largement, les dernières études tendent à faire penser que le désir sexuel féminin relève d’une large combinaison d’émotions et d’intérêts et ferait intervenir le circuit de la récompense et la mémoire des femmes. Cet équilibre subtil de facteurs variés peut facilement être bouleversé, causant l’apparition de troubles de la libido (soit son augmentation ou une baisse de cette libido). Leur origine peut être :

  • neurologique ;
  • relationnelle ;
  • psychique ;
  • biologique ;
  • environnementale.

Le rôle du contexte social

On considère généralement que le désir sexuel peut être "spontané", c’est-à-dire soumis à une pulsion soudaine, ou "réactif" (ou "désir réceptif"), c’est-à-dire apparaître en réponse à un stimulus. Le premier serait plus lié aux hommes tandis que le second décrirait plus justement le désir des femmes. Alors que les stimuli visuels jouent un très grand rôle chez les hommes, les stimuli chez les femmes seraient plus complexes et fortement liés au contexte, familial comme professionnel, mais aussi à la représentation qu’elle a de son ou de sa partenaire. Le désir s'exprime donc différemment chez les hommes et chez les femmes. [3] Une forte pression professionnelle, des pépins financiers mais encore une mauvaise qualité des relations avec l’entourage (amis, collègues et même parents) sont autant de facteurs pouvant poser problème. Un contexte social difficile à vivre peut induire des comportements particuliers, comme une surconsommation d’alcool régulière, affectant d’autant plus la libido.

L’irruption des films pour adultes, stimulant mais aussi inhibant la libido

L’apparition du divertissement pornographique disponible en continu sur tous les écrans (smartphone, tablette, ordinateur…) constitue une réelle perturbation pour les personnes plus fragiles sur le plan psychologique. Une consommation excessive peut même être la cause de l’apparition de dysfonctionnements sexuels, chez la femme mais aussi chez l’homme.

Que faire pour dépister un trouble du désir chez la femme ?

Différents questionnaires permettent de mettre le doigt sur un trouble de l’excitation féminine. Ils sont pourtant peu usités en pratique, puisque que les symptômes décrits par la patiente en consultation, ainsi qu’un interrogatoire clinique du spécialiste médical, suffisent largement à diagnostiquer le trouble.

Précisément, la consultation vise à revenir sur l’historique médical de la patiente et à écarter à la fois toute interaction médicamenteuse avec la libido de la patiente (en cas de traitement pour une maladie chronique par exemple) et toute situation de mal-être (comme un état dépressif) ou de santé mentale instable qui pourraient jouer un rôle majeur dans le trouble sexuel de la femme. Certains médecins vont jusqu’à préconiser d’interroger le passé des patientes pour déterminer si des événements traumatisants (comme des abus sexuels) ont eu lieu. Ces derniers génèrent fréquemment, même des années après, des troubles de la libido handicapants et difficiles à traiter.

Un examen gynécologique peut également permettre de rassurer la patiente. Aussi, lors de la présence de troubles sexuels dits "secondaires", un dosage de la prolactine et de la TSH peut être réalisé en complément.

Comment retrouver sa libido de femme quand celle-ci a baissé ?

La chute de libido de la femme dépendant de nombreux facteurs, il n’existe pas de solution miracle ou unique pour y faire face ou de procédure claire expliquant comment la retrouver. Différents traitements (parfois complémentaires) permettent d’y remédier et peuvent être associés sereinement à plusieurs astuces de grand-mère pour augmenter la libido chez la femme.

Avoir recours à la thérapie

Lorsqu’elle est directement liée à la relation de couple, la baisse de libido peut faire l’objet d’une amélioration lorsque la communication et la confiance sont restaurées au sein de la relation. Une thérapie de couple avec un spécialiste et impliquant les deux membres du couple peut s’avérer très efficace pour restaurer le lien d’amour, et donc intime.

En cas de dépression ou de trouble affectant l’identité de la femme et sa santé psychologique, le suivi par un psychothérapeute de la patiente souffrante est très largement recommandé. Il a été observé que la traversée de certains moments difficiles (durant les mois qui suivent un accouchement, après la perte d’un emploi ou suite à la perte d’un proche) affecte la libido, parfois trop durablement. Le traitement en psychothérapie est alors tout indiqué : il permet à la patiente d’être écoutée dans ses ressentis et épaulée.

La santé psychologique a donc un rôle important à jouer, comme en témoigne le docteur Cour et al., "Une femme "bien dans sa peau" sera bien dans son désir." [4]

Booster son désir avec la médecine douce

L’acupuncture (et plus largement la médecine chinoise traditionnelle) constitue une alternative de choix pour la femme dont la libido s’érode. En stimulant différents points du corps liés par des méridiens, l’acupuncture fait circuler l’énergie du vivant (Qi) entre les organes et restaure l’équilibre intérieur de la patiente. Quelques séances pourront suffire chez certaines pour assurer un retour de la libido et une diminution des symptômes liés à des troubles sexuels féminins.

Améliorer la libido avec les traitements naturels

Un simple tour en pharmacie permet de réaliser que de nombreux compléments alimentaires viennent compléter l’offre de médicaments à disposition pour lutter contre la baisse de libido de la femme. Bien choisis, ces produits sont très efficaces et leurs effets secondaires sont très souvent minimes, si ce n’est inexistants. Le choix est grand entre les complexes vitaminés, [5] les boosters sexuels instantanés et les tonifiants bio. On retrouve très fréquemment dans leur composition :

Complément
Effets
Le gingembre
Aphrodisiaque par excellence, lorsqu’il est pris de façon régulière
Le maca
Reconnu pour avoir un véritable effet sur la libido de la femme, mais aussi pour favoriser la santé des organes reproducteurs féminins
Les vitamines (E, K ou B2, B3, B6, B9)
Améliorent les symptômes, surtout en cas de carence (souvent en association avec le maca)

Augmenter la libido de la femme grâce à l’alternative homéopathique

L’homéopathie a de nombreuses vertus, parmi lesquelles un impact positif pour la libido, chez l’homme comme chez la femme. Une cure spécifique en fonction du profil et du terrain homéopathique de la patiente, si besoin suivie par un homéopathe, permettra de cibler les différents désagréments qu’elle connaît, de la chute de libido à l’inconfort éventuel (voire la douleur) ressenti lors des rapports sexuels. Les petites granules blanches sont également d’un précieux secours pour les infections génitales qui pourraient perturber ou interrompre la sexualité.

Stimuler sa sensualité avec les huiles essentielles

Le réflexe huile essentielle reste un traitement naturel très préconisé par les femmes pour atténuer les symptômes d’une perte de la libido. En effet, plusieurs mélanges d’huiles essentielles sont conseillés et recueillent les avis positifs de nombreuses femmes. On y retrouve fréquemment les huiles essentielles d’Ylang Ylang Complète, [6] de Néroli, de Géranium Rosat ou de Noisette. Plusieurs précautions particulières s’appliquent lors de l’utilisation de ces synergies : certaines agissent avec des effets similaires à la cortisone ou contiennent des composants qui sont allergènes. Une précaution particulière supplémentaire doit toujours être de rigueur pour les femmes enceintes qui devront demander conseil à leur médecin ou, le cas échéant, à leur pharmacien.<

Tester des astuces de grand-mère pour augmenter son appétit sexuel

Certaines personnes affirment que manger du chocolat ou consommer des huîtres pourrait positivement impacter la libido des femmes. On rapporte aussi que la moutarde, le piment ou le clou de girofle sont reconnus pour faciliter l'activation des glandes sexuelles.

Renforcer la libido avec certains médicaments comme le viagra pour femme

Le premier équivalent au Viagra masculin pour femme [7] fait son entrée sur le marché américain en 2015. Depuis, les comprimés se multiplient et constituent des alternatives souvent décevantes voire dangereuses au regard des effets secondaires importants qu’elles peuvent comporter (somnolence accrue ou chute de tension par exemple). Certaines pilules paraissent néanmoins avoir conquis de nombreuses femmes. Toute consommation et prescription de Viagra pour femme (comme la pilule Lovegra) devra faire l’objet d’un conseil médical sûr et d’un suivi par un spécialiste.

Rester sereine pour retrouver une vie sexuelle épanouie

La femme atteinte de troubles concernant son désir sexuel ne doit pas se sentir isolée : de nombreux spécialistes formés à ce sujet peuvent l'aider à avancer et à se sentir écoutée. Une communication claire et régulière avec des professionnels de santé, dont en premier lieu son gynécologue, l'aideront à dépasser son possible sentiment de gêne voire de honte et à retrouver une vie sexuelle épanouie.

Références

1. Rossin B. Les maux cachés, sexualité de la femme en post-ménopause. Ou, comment, révéler les secrets des fonctions sexuelles à la ménopause. Sexologies. 2022;31(1):1-6. doi : 10.1016/j.sexol.2021.12.003

2. Nau J. Normalité de la libido (féminine) ? (2). Revue médicale Suisse. 2010;4(256):1422b–1423b. Consulté le 21 septembre 2023. https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-256/normalite-de-la-libido-feminine-2

3. Byers ES, O'Sullivan LF. Similar but different: Men's and women's experiences of sexual coercion. The Guilford Press. 1998:144–168. Consulté le 21 septembre 2023. https://psycnet.apa.org/record/1998-07926-008

4. Cour F, Bonierbale M. Troubles du désir sexuel féminin. Progrès en Urologie. 2013;23(9):562-574. doi : 10.1016/j.purol.2012.09.019

5. West E, Krychman M. Natural Aphrodisiacs—A Review of Selected Sexual Enhancers. Sexual Medicine Reviews. 2015;3(4):279-288. Consulté le 28 septembre 2023. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2050052115301360

6. Couic-Marinier F, Laurain-Mattar D. Huile essentielle d’Ylang-ylang. Actualités Pharmaceutiques. 2019;58(589):57-59. doi : 10.1016/j.actpha.2019.07.012

7. M JM. Un Viagra féminin ? N’exagérons rien… Revue Francophone des Laboratoires. 2015;2015(476):13. doi : 10.1016/S1773-035X(15)30268-9

Médicalement examiné par:

Dr. François Pattou
Dernière révision: 2023-10-25

Chirurgien viscéral et digestif opérant au CHU de Lille. Nommé chef de service en 2005 dans le domaine de la chirurgie endocrinienne, il s’est illustré mondialement grâce à ses thérapies innovantes luttant contre les affections sévères liées au diabète. Ses travaux de recherche consacrés aux maladies métaboliques ont été récompensés du prix de la Fondation Victor et Erminia Mescle en 2021.

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